Bonjour à tous,
J’espère que je n'ai pas trop mal rempli la partie présentation sous peine de me faire gentiment disputer...
Cela fait un petit moment que je profite de tous les conseils des habitués de ce forum donc cette fois je me lance vu que j'ai un souci avec ma bête noire (pour la couleur j'entend).
Je vous fait une rapide présentation de l'outil même si vous savez tous ce que c'est... Je suis l'heureux propriétaire d'un joli Touran de 2007 tout d'origine, sans fioritures mais assez sympa quand même, noir, intérieur cuir noir, TDI 170cv, boîte DSG6, c'est un Highline visiblement en chassis pas sport acheté d'occasion en Allemagne pour un prix plus que correct (sinon je n'aurais pas fait l'effort). N'hésitez pas si vous voulez plus de précisions je saurai répondre à vos questions.
Mais vous imaginez bien qu'il y a un hic sinon je ne serais pas là... Lundi soir dernier, de retour de week-end de pâques à la montagne pour allez tâter de la poudreuse je gare l'animal devant la porte du garage (trop de bordel dans la caverne pour pouvoir le rentrer le pôvre) et je le laisse tranquillou passer la nuit à la belle étoile comme il aime si bien le faire par nos fraîches nuits printanières... Pas de boulot mardi donc grasse matinée si bien que je ne reprend la bête que mardi soir (non sans lui avoir fait une toilette intense et un bon polish afin d'effacer les stigmates de son long WE sur les routes des Alpes). Direction la boulangerie du village pour du pain frais à déguster avec le vin et le saucisson savoyard acheté à prix d'or sur le chemin du retour, lorsque soudain ce fut le drame!!!! Un clong (onomatopée la plus proche du bruit ressenti dans l'habitacle) d'une ampleur sans précédent retenti subitement et surprit toute l'assistance présente dans la voiture (5 paires de skis que j'ai eu la flemme de décharger et moi-même) à tel point que je demandai aux gosses de se calmer derrière avant, tout penaud, de me souvenir que j'étais seul.
Mon visage dans le rétroviseur intérieur me refléta le visage complètement défait de l'homme qui prend conscience que son portefeuille va encore en prendre et coup en imaginant toutes sortes de ruptures de biellettes et autres pièces mécaniques fort coûteuses, mais l'homme est fort et capable de survivre à tout! Prenant mon volant à deux main (le courage est notion trop abstraite) je braquai en douceur à droite afin de m'engager sur la place de parking la plus proche d'autant plus qu'elle avait la bonne idée d'être libre ce qui facilite grandement les choses et immobilisai le véhicule en douceur tout en commençant à faire les comptes dans ma tête. Je m'extirpe souplement de l'habitacle ou règne une atmosphère pesante et adresse une rapide prière à St Christophe me raccrochant à ce que je peux dans ce moment de solitude. Une partie (une partie seulement) de la misère du monde pèse lourdement sur mes épaules voûtées (malgré une musculature extrêmement bien proportionnée) tandis que je contourne le véhicule afin d'aller constater les dégâts. Un rapide examen visuel ne me permet pas de déceler l'horrible vérité tramé secrètement par VW, une plaque d'égout et la multitude de kilomètres sereinement parcourus au volant du vénérable monospace sombre et serein, le roi des longues rampes d'autoroutes, des petites routes bucoliques campagnardes et autres nationales bordées de perfides platanes prêts à emboutir l'imprudent automobiliste qui les frôlerait de trop près.
Ce premier examen fort succinct me rassure et c'est un Patrick au moral en hausse qui se remet au volant en croisant les doigts et le camion de lait qui commence sa tournée. La joie (comme disait BMW) n'est que de courte durée, un retentissant clang, (huissier, veuillez noter la différence avec le premier bruit dans le procès verbal) certes moins impressionnant mais de mauvaise augure tout de même, mis définitivement fin à tout espoir d'animal en goguette écrasé ou autre pièce mécanique ramassé au bord de la route. En gros, je braque, ça craque... Mon esprit cartésien à l'extrême reprend le dessus et je vois défilé tout un tas d'images mêlant week-end en famille gâché et longue attente dans l'antichambre crasseuse d'un garagiste déguisé en bourreau qui découpe à la scie sabre la partie avant droite du toutou avachi sur un pont d'un autre âge pendant que ma femme lit un Voici contant une escapade de Gérard Depardieu et Carole Bouquet en 2001 à Deauville. Le plus navrant dans tout ça c'est qu'elle n'arrête pas de me dire des trucs du genre "Deutsche Qualität", "Je t'avais bien dit qu'on aurait dû prendre un Scénic" et autres remarques n'allant pas dans le sens d'une appréciation positive de notre pauvre véhicule qui gît telle une bête blessée sur l'étal d'un boucher sadique prêt à faire parler la poudre et à faire couler le sang!!!
Ces différentes

images qui me mettent quasiment les larmes aux yeux me laissent loisir de me rendre en pilote automatique jusqu'à la petite épicerie-dépôt de pain-dépôt de vin-dépôt de géranium au printemps-dépôt de chrysanthèmes fin octobre ou je suis accueilli par un tenancier fort aimable et quelque peu enrougé (néologisme : rendu rouge) par une consommation excessive de trucs qui cause en vrac des ulcères à l'estomac, des durcissement des artères, des pancréatites, des cancers du foie et autres maladies dont les dégâts sont clairement visibles sous la forme de petite veinules explosées au niveau de la racine du nez du bonhomme qui sous peu nous annoncera un rendez-vous chez un quelconque radiologue, proctologue ou tout autre profession médicale en "ogue" dont chacun d'entre nous devrait faire une hygiène de vie que de fuir. Honnêtement je ne saurais vous dire sur quoi a porté la brève conversation que nous avons eu ce soir là, mon esprit était ailleurs et mes pensées obnubilées par un sujet qu'à l'époque j'estimais beaucoup plus grave et prenant que la température ambiante ou le taux d'ensoleillement sur notre belle région. Je remontai quasiment à l'agonie dans le ventre de la bête blessée en espérant qu'elle ne m'abandonnerait pas sur le bref chemin du retour. Chaque tour de volant étant ponctué d'un bruit qui en devint lancinant à force de se répéter à chaque infime changement de direction. Malgré la crainte de voir empirer le mal déjà fait, dans un sursaut d'orgueil, le Touran, blessé mais tel le roseau dans la tempête qui plie mais ne rompt pas, me transporte courageusement jusqu'à son emplacement habituel devant notre pavillon de lotissement. J'ai un peu l'impression de l'échouer sur une sorte de banquise caillouteuse tellement j'ai le cœur serré de l'entendre en si piteux état...Mais le plus dur reste à faire! Je prend donc mon courage (cette fois va bien falloir) à deux main (enfin il y en a une qui tient la clef de contact et l'autre une baguette bien cuite) et me prépare à affronter la colère de ma douce et tendre à l'annonce de la terrible nouvelle. Rien qu'à la vue de ma mine déconfite je vois dans ses yeux qu'elle présage un malheur... Et contrairement à ce que j'ai crains elle ne s'emporte pas subitement à l'annonce de la triste nouvelle et elle endosse plutôt sa mine de quand notre délicieuse petite fille s'emplafonne tout en violence contrôlée dans un trottoir en vélo. comment dire, c'est un mélange de compassion, de compréhension et de douceur comme dans les films avec Patrick Swayze quand la danseuse s'éclate la tronche sur la scène en plein spectacle dansant dans un camp de vacances... "Y'avait plus de pain?" qu'elle me dit, alors que j'ai une baguette à la main. Vous remarquerez la capacité à l'observation de mon amoureuse. Je ne relève pas la remarque et je lui annonce tout de go qu'elle doit prendre une lampe de poche parce qu'il y a la voiture qui fait un bruit et que j'aimerais regarder ce que ça pourrait être. Sa réponse est sans appel et on frôle le consternant , "Ça peut attendre la fin de Touche Pas à mon Poste?". Je ne répond pas, que répondre à ça franchement? Qu'elle préfère s'adonner à la contemplation d'un vendeur de rose mi-pakistanais mi-tunisien mi-star du PAF plutôt qu'au diagnostique de la panne qui pourrait mettre à mal nos économies et la santé financière de notre foyer me sidère. Je me traîne jusqu'à la tireuse à bière et lui en propose une malgré le manque de compréhension sans doute involontaire dont elle a fait preuve précédemment. Elle accepte et l'ouverture du tiroir à verres me demande un effort surhumain malgré la présence de glissières montées sur roulement à billes garantis 25 ans. La vue du liquide ambré se déversant dans le contenant me remet un peu de baume au cœur et la perspective de me désaltérer (avec modération) me donne un surcroît d'énergie qui me permet de me traîner jusqu'au canapé avec les deux verres à la main (là encore, plus de courage). Dans un ultime effort de volonté, je réussi à la convaincre d'appuyer sur la touche pause du démodulateur satellite et nous voilà partis jusqu'au parvis de notre demeure afin d'examiner les soubassements de notre véhicule des dimanches et jours fériés. Le jour déclinant ne nous permet d'appréhender le moindre défaut sans avoir recours à la lumière artificielle par le biais d'une torche électrique d'une puissance non négligeable. Au premier abord tout semble normal mais les yeux suppliants du toutou agonisant ne laissent pas place au doute : le côté passager semble s'affaisser piteusement, comme si la gravité terrestre avait plus d'influence que sur son pendant côté conducteur.

M. Newton d'avoir théorisé tout cela! Comme si tous les ouvriers Volkswagen me transmettaient leur énergie, je reprend du poil de la bête et ouvre la porte du garage afin d'en sortir un cric rouleur qui attend son heure tel un pilote de course tapit dans son stand et qui patiente calmement jusqu'à ce qu'on lui donne le départ afin de battre des records du tour. Le contact de l'outil hydraulique finit de me guérir de mon apathie passagère et dans un élan plein de fougue je place le cric au bon endroit et applique toute la force nécessaire sur le levier afin que la pression de l'huile fasse son oeuvre sur le système tellement simple mais terriblement efficace. Dans un râle guttural, la bête agonisante s'oblige à soulever la patte avant droite pour ne pas désobliger les théoriciens antiques qui se sont cassé le c.. à définir clairement l'effet de levier pour le commun des mortels. A présent, le pinceau de lumière blême éclaire avec entrain la cavité élargie par le soulèvement de la machine (Terminator 3) et là, la lumière fut, je sais, elle y était déjà mais j'aime bien... Diantre, il y a un truc qui se ballade dans le ressort de la suspension. J'avance ma dextre gracile pour m'en saisir et là, je constate avec effroi que c'est un bout dudit ressort qui se ballade en lui même : un inceste boudinesque dirais-je si j'étais trivial. Voià donc la raison du pourquoi du comment que ça se fait que ça fait un boucan du diable comme si le toutou avait du mal à digérer pneu.
Verdict : Rupture de ressort de suspension à l'avant droit... Bon ça aurait pu être pire mais maintenant beaucoup de perspective s'offrent à moi :
1 - Je change juste le ressort
2 - Je profite de l'occase pour changer toute ma suspension avant et arrière, elle date un peu (je mettrais bien des B4 avec ressorts courts Eibach)
3 - Je suis un inconscient et je roule comme ça pour aller tester sur une Autobahn si ça roule à 200
4 - J'invite tout ceux qui lisent ce post au Léon de Bruxelles un dimanche soir (moule à volonté)
5 - Je laisse pourrir le Toran devant chez moi mais bon
5 - Je le vend au poids à un ferrailleur
Vos avis sont les bienvenus, pour l'instant j'ai pas d'idée et rien de décidé.
PS : Vous avez bien du courage si vous êtes arrivés jusque là.
PPS : Il parait que je brode un peu
