Porsche prend des parts de VW
Posté : 26 sept. 2005, 12:46
cf. http://fr.biz.yahoo.com/050926/214/4lq85.html
lundi 26 septembre 2005, 10h56
Erik Izraelewicz : Volkswagen-Porsche, la grande coalition
Grande manoeuvre dans l'automobile allemande.
On l'a appris hier, Porsche va acquérir 20% du capital de Volkswagen. Un mariage pour le moins inattendu !A Berlin, pour sauver l'Allemagne, on attend la grande coalition, une alliance politique entre la droite et la gauche. En fait de grande coalition, on a pour l'instant pour sauver l'automobile allemande, ce mariage entre à droite, Porsche et à gauche, Volkswagen. Par son investissement, massif, Porsche la gazelle veut en réalité empêcher que Volkswagen la coccinelle ne passe un jour sous contrôle étranger. Le patriotisme économique, on le voit, n'est pas une exclusivité française. A priori, tout oppose ces deux constructeurs. On a d'un côté un nain (Porsche, ce sont 90.000 voitures vendues dans l'année); de l'autre un géant (Volkswagen, c'est 5 millions). D'un côté un nain assis dans sa niche, la voiture de la Jet Set; de l'autre, un géant travaillant des marchés de masse, la voiture du peuple. D'un côté, un nain agile, Porsche est le constructeur le plus rentable du monde; de l'autre, un géant empêtré dans de grosses difficultés. Aujourd'hui, c'est donc le nain qui vient au secours du géant, prêt à débourser pour cela plus de trois milliards d'euros. Alors ce qu'il faut bien voir, c'est d'abord qu'il ne s'agit pas d'un mariage, juste d'une prise de participation. Les constructeurs allemands savent que, dans leur industrie, la fusion est un art difficile. C'est qu'ensuite, les deux entreprises ont déjà énormément de liens entre elles. Des liens historiques. Le patron de Volkswagen est l'un des petits-fils de Ferdinand Porsche, le fondateur de Porsche, qui avait lui-même donné à Volkswagen sa voiture star, la Coccinelle. Au- delà de ces liens historiques, il y a entre les deux groupes de très fortes relations industrielles. Et ce sont aussi ces relations-là que Porsche, avec son investissement, veut sécuriser. Cela étant, c'est vrai, Porsche et Volkswagen sont deux entreprises allemandes, fières de l'être, soucieuses aussi de le rester. Porsche se refuse d'ailleurs à céder aux caprices des analystes anglo-saxons. Cotée en bourse, l'entreprise ne veut toujours pas publier de comptes trimestriels. Sans attendre ni l'Opa, ni un ordre de l'Etat, Porsche a donc décidé de sa propre initiative d'anticiper, de présenter dès aujourd'hui une solution allemande au problème Volkswagen. En France, les partisans d'un certain patriotisme économique se réjouiront de cette démarche. En Allemagne aussi, le pays s'organise pour défendre la nationalité de ses fleurons. Ce n'est pas la première fois. Il y a quelques mois déjà, il s'était mobilisé pour que la crème Nivea reste allemande. Pour Porsche, reste maintenant une question : à trop vouloir sauver la coccinelle, la gazelle ne prend-t-elle pas le risque de perdre de son allant ?